Le développement et la pénétration d’internet en Afrique permet aux populations l’accès à une base quasi-illimitée de ressources numériques. Il représente aujourd’hui le principal moyen de communication et d’échanges de nos sociétés en pleine mutation. Cette démocratisation d’internet et des services associés est devenu sur le continent africain une véritable arme de combats pour de « nouveaux types d’africains », ceux parfois n’ayant pas la voix lors des prises de décisions.
Le monde du numérique a connu un bouleversement important ces dernières années, surtout avec l’arrivée du Web 2.0. L’utilisateur est au cœur de ce changement, lui qui, il y’a pas si longtemps était un consommateur de l’information et ou simplement un observateur (passif) est aujourd’hui un acteur de ce nouvel Internet (actif). Il y’a à ce jour une multitude de réseaux sociaux traitant de nombreuses thématiques. Mais ce qu’il est important de savoir, c’est que les réseaux sociaux proposent de nombreux enjeux comme la gestion de son identité en ligne ainsi que sa réputation, appelée communément e-réputation.
En Afrique, les réseaux sociaux exposent les utilisateurs, souvent naïfs et peu informés à de nouveaux risques dans leur vie numérique : Usurpation d’identité, chantage, etc. Ceux-là ne sont pas assez outillés afin de prévenir les dérives liées à l’utilisation de l’internet et des réseaux sociaux, d’une part. Mais de l’autre côté, il y’a de nombreux jeunes africains qui sont des véritables créateurs de contenus web (développement, e-machine, influence) à ces derniers s’ajoute les web-activistes, les lanceurs d’alertes, les Civic Tech, véritables gardiens de la démocratie sur le continent. Ces nouveaux « justiciers » font trembler les dirigeants africains. Ils occupent tous les espaces de communication en ligne (Facebook, Twitter, Youtube). Le printemps arabe a été sans conteste un coup d’envoi vers cette démocratisation d’internet en Afrique, malgré les coûts d’accès aux services d’internet qui restent malheureusement suicidaires cette révolution semble ne pas s’arrêter. Les changements de régimes dans certains pays en Afrique ont été opérés en partie grâce à l’internet.
Les régimes les plus reprises quant à eux, sont obligés de plonger leurs pays dans un blackout total ; par des censures systématiques des réseaux sociaux, comme la coupure des réseaux sociaux au Tchad qui a duré 16 mois en mars 2018, au Congo RD, au Burundi… Ces jeunes qui se sont vus refusés un espace d’expression libre et indépendante ses sont appropriés des outils qui conviennent avec leur temps mais avec tous les risques qui vont avec. Certains sont accusés le plus souvent par les publics des diffamations, des appels à la haine ou violence…
En Afrique Francophone, la démocratisation de l’internet et des réseaux sociaux ont mis en mal le rapport de la France avec les jeunesses de ses anneciennes colonies. Un tournant ! Ces outils ont développé des consciences et poussés les jeunes à se rebeller contre le ‘maître’ d’hier.
Depuis bien longtemps, jamais la France ait été dénoncée et rejetée aussi sévèrement par une population jeune en Afrique. La question de la sortie des pays africains est sans doute l’une des problématiques de prédilection des jeunes africains sur les réseaux sociaux. Pour beaucoup, la France ferme les yeux sur les exactions des droits de l’homme en soutien aux dictateurs africains. Au Tchad, elle a été forcement contestée en décembre 2018 pour une frappe aérienne sur les rebelles tchadiens en conquête du régime du Tchad. De la même manière comme celle de février 2008 où elle intervient militairement soutenir le régime en massacrant d’autres tchadiens. Au Mali, les récents évènements laissent à désirer. Sur les réseaux sociaux où l’on voit clairement une foule qui manifeste contre la troupe française sur le territoire malienne. Le drapeau français brûlé devant les caméras.
Du simple utilisateur au professionnel recourant aux réseaux sociaux, les internautes en Afrique restent un contre-pouvoir. Des lois ont été érigées ces dernières années pour réguler le secteur, mais leur applicabilité demeure toujours floue dans certains Etats. Certains problèmes de sociétés sont résolus via Internet. Les Assemblées nationale se sont vues modifiées certaines lois liberticides afin d’éviter la colère de la toile.
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Informaticien de formation à HEC TCHAD, il a été infographiste puis chargé de l’édition aux Editions Sao (une maison d’édition de livre) pendant 5 ans (jusqu’à 2015). Activiste bloggeur. Jeune ambassadeur de UNFPA Chad. Membre à Youth Council (US Embassy Chad). Chargé des affaires culturelles à l’association Tchad Plus, qui l’ont conduit à effectuer quelques voyages en Tunisie, en Indonésie, au Sénégal. Très touché par les questions liées aux droits humains, il a tout laissé pour se consacrer aux études de droit en 2015 (faculté des sciences juridiques et politiques de l’université de N’djamena).