Entre la musique et la sculpture, l’artiste Maoundoé Célestin a érigé un pont à travers le projet ‘’Au nom de l’art’’. Une résidence de création pour enfants qui a commencé en janvier 2020 et s’achèvera en Mars à travers un concert grand public.
C’est une ambiance bon enfant qui règne ce samedi matin dans l’enceinte de l’institut français de N’Djamena où abrite le village du projet ‘’Au nom de l’art’’. Des enfants âgés de 8 à 15 ans, les sourires aux lèvres, chantant et dansant aux rythmes des chansons de Maoundoé que l’on voit. Innocemment insouciant l’on se laisse emporter par la joie qui règne autour d’eux. « Qui parle ? », lance Maoundoé, « Vous ! » répondent en chœur les enfants. « Qui écoute ? », lance à nouveau l’artiste ; « Nous ! » disent les enfants, afin d’attirer leur attention. C’est une complicité sans pareille qu’il y’a entre Maoundoé et les enfants.
‘’Au nom de l’art’’ est d’abord le projet d’un nouvel album du poète-chanteur et sculpteur tchadien Maoundoé Célestin mais qui a pris une autre dimension. « Je voudrai à travers ce projet trouver un lien entre la sculpture et la musique. Mais ce lien n’est pas très évident parce que d’un côté c’est de l’art vivant et de l’autre l’art qu’on expose. Il fallait que je sois moi-même et c’est là où les choses se sont bien passées », nous dis l’artiste. « Définir le projet ‘’Au nom de l’art’’ en quelques mots devient difficile pour moi », poursuit-il.
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Plusieurs enfants se trouvent chaque weekend autour de l’artiste Maoundoé. La résidence tourne autour de la sculpture, de la musique et notamment de la joie de vivre. « Pour moi il n’y a pas de pression à mettre à un enfant. Un enfant par nature ça s’amuse. Les rapprocher de la création ça devient de l’amusement pour eux. Le projet donne la possibilité aux enfants d’imaginer les choses afin de construire leur monde à eux », nous confie Maoundoé.
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Asalfo du groupe Magic systèm a accepté d’être le parrain de la 1ère édition du projet ‘’Au nom de l’art’’ étape du Tchad. Etape du Tchad parce qu’en réalité le projet se veut itinérant. En plus du groupe Magic Système qui sera à N’Djamena pour la restitution de la résidence par un concert grand public, il y’aura bien évidement d’autres musiciens qui accompagneront le projet.
L’éducation culturelle…
Le projet ‘’Au nom de l’art’’ de Maoundoé vient soulever la problématique de l’éducation culturelle au Tchad. L’éducation culturelle et artistique alimente ainsi la curiosité des enfants et leur culture personnelle. Elle incite les enfants à exprimer une émotion esthétique. Il ne s’agit pas dans l’éducation culturelle de préparer nécessairement « l’homme culturel » ou « l’artiste ».
Le manque d’infrastructures et des politiques pouvant permettre ce genre cadres pose un sérieux problème. Il n’y a malheureusement pas au Tchad une politique visant à inclure la culture dans l’éducation. Cependant, la culture ne doit pas être une zone isolée dans laquelle nous pouvons entrer ou à laquelle nous n’avons pas accès. Il y’a beaucoup de cultures et la capacité de se déplacer entre elles est importante. Et donc la culture est essentiellement sociale. L’éducation culturelle peut compenser les inégalités sociales, l’augmentation du capital social et culturel des individus, les communautés et les entités afin de leur donner plus de consciences, de compétences, de connaissances afin d’agir dans le monde des relations sociales. L’éducation culturelle peut aussi renforcer d’autres aptitudes, soutenir les processus de recherches d’identités culturelles, facilité la communication avec d’autres communautés.
Deuhb Emmanuel Zyzou est journaliste/Blogueur Tchadien. Amoureux des
technologies de l’information, très jeune il en a fait son combat. De blogueur à journaliste multimédia en passant par le web-activisme, Deuhb s’y investit avec passion. Sa maîtrise parfaite du digital l’a conduit à mener de nombreux projets dans son pays et à l’international. Expert formateur sur des questions du digital, Deuhb a formé de nombreux journalistes, des défenseurs des droits humains en Afrique et des jeunes. Ces dernières années, il s’est engagé dans la vérification des faits en ligne et a formé de nombreux journalistes Tchadiens sur le Fact-Checking. Ses travaux et recherches sur la désinformation concerne en partie le vent de la désinformation qui souffle dans le Sahel avec une fenêtre ouverte sur le Tchad. Très actif sur des questions de société dans son pays, Deuh’b commente l’actualité politique, sociale, culturelle et sportive au Tchad.