Il reste inévitablement le mal de notre ère le plus farouche. L’arme de destruction massive des temps modernes. Il a réussi à faire plier toutes les grandes puissances. De la chine en passant par l’Europe, l’Afrique n’en est pas du reste. Mais est-ce que le continent, déjà réputée pour la pauvreté est-elle capable de faire face à cette maladie ?
Considéré au départ comme le continent ‘’chanceux’’, les africains étaient convaincus qu’ils ne seraient pas touchés par le coronavirus (Covid-19). Il a fallu du temps justement pour s’en rendre à l’évidence après les premiers cas observés çà et là en Afrique il y’a quelques jours. Du doute à la peur, la menace est bien réelle. Le Coronavirus ou le Covid-19 est médicalement prouvé. La maladie a frappé de plein fouet tous les pays africains, même si le degré n’est pas le même (jusque-là) comme en occident. Mais pour combien de temps sommes-nous à l’abri ? L’Organisation Mondiale de la Santé avait averti dans un message il y’a peu que « l’Afrique doit se préparer au pire ! ». De l’épidémie au départ, le Covid-19 s’est transformé en pandémie. Ce fléau est un mal de notre temps moderne qui ne différencie aucune couche sociale, aucune race, aucune supériorité, aucune puissance. Dans un message adressé à sa nation, le président français Emmanuel Macron avait répété plus de cinq fois la fameuse phrase : « Nous sommes en guerre ! ». Certaines langues se sont amusées à dire que nous sommes à la « 3eguerre mondiale ». A y réfléchir, il faut prendre cela au sérieux, puisque le dénominateur commun est de faire face à cette pandémie. Une guerre mondiale dans laquelle tous les pays du monde sont des alliés et où l’ennemi demeure malheureusement invisible.
Déconstruction de la pensée africaine
Déjà mal préparée et mal équipée pour faire face à cette pandémie, l’Afrique souffre des inepties et des fantasmes selon lesquelles la maladie ne la pénètrera jamais. Nombre d’africains s’obstinent dans cette pensée selon laquelle la couleur de leur peau serait un avantage face à cette maladie. Malgré des cas d’africains malades de Covid-19, cette idée demeure la même dans certaines couches en Afrique. Même si dans certains centres urbains les populations prennent la menace très au sérieux. Personne n’est immunisé face à la maladie de Covid19 ! Elle demeure un ennemi commun, un ennemi mondial.
Entre mesures et réalités sociales
Au Tchad, dans un communiqué signé du Ministre d’Etat, le gouvernement a pris en main la lutte contre le Covid19 à travers des mesures de préventions en demandant la fermeture des lieux de cultes (Eglises et Mosquées), des bars, des centres de jeu, le regroupement des personnes, les transports publics, la fermeture des frontières terrestres et aériennes… Ces mesures sont toutes ou presque les mêmes partout en Afrique. Certains Etats africains tels que l’Afrique du Sud, le Burkina-Faso, la Côte d’Ivoire, l’Algérie, le Nigéria, les deux Congo sont allés jusqu’au confinement de leurs populations. Chose que déplorent certains analystes. Eu égard des réalités sociales et économiques les mesures prises dans ces pays ne permettent pas à la population de vivre dans ces conditions. L’exception au Benin où le président Patrice Talon avait clairement déclaré ce dimanche 29 mars que son pays ne peut pas instauré le confinement vu les réalités sociales.
Il est très difficile de changer un temps soit peu l’habitude des africains. Nombreux sont ceux qui vivent au jour le jour. Qui bravent soleil, courbent l’échine pour vivre. Et aussi comment être confiné dans des maisons communes parfois sans électricités ? Il est d’ailleurs très difficile pour certains ménages de faire des provisions et tenir pendant quelques semaines.
Au lieu d’intensifier la sensibilisation, on laisse la police qui use de son pouvoir pour maltraiter la population au nom du non-respect de certaines mesures. Une chose est sûre, il y’aura l’après Covid19. L’Afrique doit faire le bilan et tirer des leçons, surtout celle du bien n’être de sa population. L’amélioration des conditions de vie des peuples. Un emploi décent pour sa jeunesse par exemple peut être salutaire. L’Afrique peut faire des efforts, respecter les mesures d’hygiènes, même si cela prendra le temps qu’il faut, mais des mesures comme le confinement, le continent n’est pas prêt.
Informaticien de formation à HEC TCHAD, il a été infographiste puis chargé de l’édition aux Editions Sao (une maison d’édition de livre) pendant 5 ans (jusqu’à 2015). Activiste bloggeur. Jeune ambassadeur de UNFPA Chad. Membre à Youth Council (US Embassy Chad). Chargé des affaires culturelles à l’association Tchad Plus, qui l’ont conduit à effectuer quelques voyages en Tunisie, en Indonésie, au Sénégal. Très touché par les questions liées aux droits humains, il a tout laissé pour se consacrer aux études de droit en 2015 (faculté des sciences juridiques et politiques de l’université de N’djamena).