Ce vendredi 12 juillet 2019, ce sont au total 39 militants du Mouvement pour la Renaissance du Cameroun (MRC), le principal parti d’opposition au Cameroun, qui ont été libéré pour “insuffisance de charge”, ceci après avoir passé six mois en détention provisoire à la prison centrale de Yaoundé Kondengu. “Nous avons initié au lendemain de vos arrestation, des démarches pour la libération de tous nos camarades. Et aujourd’hui, même si la joie n’est pas totale elle est immense parce que 39 personnes libérées c’est 39 familles qui vont retrouver le sourire”, s’est réjoui Tiriane Noah Biloa, 2e vice-présidente du MRC. C’est elle qui tient le gouvernail du parti depuis l’incarcération le mois dernier, du premier vice-président Mamadou Mota.
Pour La Résistance Nationale Pacifique qui se réjouit également de ce non-lieu appliqué à plus d’une soixantaine d’inculpés politiques et leur libération heureuse, il s’agit d’une “immense victoire”. Cependant, elle réaffirme qu’elle continuera sans relâche la lutte en faveur du rétablissement de la liberté du reste des prisonniers politiques encore injustement emprisonnés dans le cadre de cette procédure qu’elle qualifie de “hautement politique” et celles apparentées.
Dans le but d’apaiser le climat politique particulièrement tendue au Cameroun depuis le début de la crise anglophone et la crise post-électorale, plusieurs observateurs et espéraient également la libération du président du Mouvement pour la Renaissance du Cameroun (MRC), Maurice Kamto, les cadres du MRC et leurs alliés tels que Albert Dzongang ou encore l’artiste rappeur Gaston Philipe Abe dit Valsero. Contre toute attente, le juge d’instruction près le Tribunal Militaire de Yaoundé, le lieutenant-colonel Magistrat Misse Njone Jacques Baudouin a confirmé les charges retenus contre ses derniers et les maintenant par la même occasion en prison, en attendant l’ouverture du procès devant le Tribunal Militaire. Pourtant, “les dispositions du droit international panafricain ratifiées par la Cameroun interdisent formellement aux juridictions militaires de juger par devant elle des civils”, a rappelé dans un communiqué,Bibou Nissack Olivier, porte-parole du bureau de Maurice Kamto.
Depuis son arrestation le 26 janvier à Yaoundé, avant même que les manifestations du Mouvement pour la Renaissance du Cameroun (MRC) n’aient eu lieu, plusieurs artistes et acteurs culturels se sont prononcés sur les réseaux sociaux et demandent la libération du rappeur engagé, “Général du rap camerounais”. Les artistes voient cette incarcération comme une entrave à la liberté d’expression et demandent sa libération. “L’artiste est un carions dans une société, il est important que les uns et les autres le prennent en compte, il est évident que ces dernières heures le pays est en mouvement, il faudrait prendre en compte les réflexions ainsi que les propositions constructives de tous les fils de ce Pays…LIBEREZ VALSERO”. Parmi les personnalités publiques ayant demandé la libération de Valséro, il y a Claudy Syar. Pour le très célèbre animateur de l’émission “Couleur Tropicales” diffusée sur RFI, “Valsero n’est pas un criminel, c’est un artiste, un panafricaniste et citoyen engagé”. Recemment, Valsero a bénéficié d’un soutien de taille depuis Kampala. Celui du député ougandais Bobi Wine, principal opposant au président Yoweri Museveni. Depuis l’Ouganda, Bobi Wine qui est également artiste comme Valséro, lui a apporté son soutien et lui a demandé à ce dernier de “continuer à se battre aux côté du peuple camerounais”.