Elle avait été son point de départ, elle était sa houlette, celle qui guidait ses désirs les plus enfuis au fond d’elle, parce qu’au commencement… était la parole. De la parole il en est question! L’une des voix les plus influentes de Slam en Afrique, la Slameuse Ivoirienne Amee annonce la sortie de son titre ‘Au Commencement’ prévue pour ce 19 octobre 2019.
“Le titre ‘Au commencement’ est le premier texte de slam que j’ai écrit”, nous confie la Slameuse Amee, l’artiste déclare l’avoir joué de temps en temps lors de ses prestations, mais pas mis sur un support pour des raisons de gout et ou de satisfaction: “J’ai commencé à l’enregistrer il y’a presque deux ans j’ai mis du temps à obtenir le résultat que mon cœur me dictait parce qu’il fallait reproduire la musique que j’entendais dans ma tête et aussi parce que je manquais de temps et de moyen puisqu’il s’agit d’un titre auto produit avec l’aide de personnes qui ont offert leur temps et leur savoir pour l’arrangement et les mises en images”.
Pourtant au commencement, la jeune fille de 14 ans à l’époque a été bercé dans l’art par la danse, la passion pour l’écriture, notamment la poésie, cette dernière qui est à la lisière de Slam. Au fil de temps, celle qui deviendra adolescente affronte la vie dans une Afrique où la femme n’a pas de moyens pour “s’en procurer” la parole, un luxe! Amee découvre un potentiel en elle qu’il fallait développer: sa plume ayant pour trait d’union le Slam.
“Ce titre définit ma démarche de création, il explique comment je suis venue à la poésie, il parle de mon engagement, du fait que je suis au service de la poésie, de la révolution à laquelle j’aspire… de ma nouvelle perception de l’expression artistique depuis du fait aussi que le slam soit un exutoire, un moyen de prise de parole de la femme dans une société où on nous a toujours dit que la femme doit être silencieuse…”, dit-elle.
Femme, libre dans la tête et dans les textes. Amee, révolutionnaire dans l’âme emporte son audimat dans un univers où règne sa plume, avec Au nom du Slam (son collectif de slam) ou en solo.
C’est en femme intellectuelle dans le milieu de Slam où les leaders sont les femmes en Afrique que Amee est très attendue à la 5e édition du festival international N’Djam s’enflamme en Slam, édition dédiée aux slameuses. L’artiste donne son opinion sur le pourquoi les femmes sont leaders dans le Slam : “Je pourrais l’expliquer par la soif de dire, le ras-le-bol du silence du trop-plein vécu. Le monde a l’impression que les femmes parlent trop, et bien non car le “trop” est à attribuer aux expériences vécues depuis des décennies qui sont restées dans le silence. Parce que dans la croyance populaire une femme vertueuse c’est celle qui parle peu, et que la femme doit être vertueuse pour son bien. Mais dans ces silences on lit la tristesse, on lit la dépression, et non le bien qu’on veut lui prescrire obligatoirement. Le slam c’est cette parole qu’elle peut prendre sans demander la permission. Elles ont des choses à dire que le monde n’a pas encore soit entendu soit compris. Voilà selon moi ce qui pourrait expliquer que les voix féminines ont l’air plus retentissantes dans le Slam”, parce qu’au commencement… était la parole!
Informaticien de formation à HEC TCHAD, il a été infographiste puis chargé de l’édition aux Editions Sao (une maison d’édition de livre) pendant 5 ans (jusqu’à 2015). Activiste bloggeur. Jeune ambassadeur de UNFPA Chad. Membre à Youth Council (US Embassy Chad). Chargé des affaires culturelles à l’association Tchad Plus, qui l’ont conduit à effectuer quelques voyages en Tunisie, en Indonésie, au Sénégal. Très touché par les questions liées aux droits humains, il a tout laissé pour se consacrer aux études de droit en 2015 (faculté des sciences juridiques et politiques de l’université de N’djamena).