Pour ceux qui connaissent le Tchad conviendraient avec moi qu’il y ait des sujets que l’on ne peut s’y attarder et surtout publiquement. Parmi ces sujets, il y a sans doute un qui se trouve être brûlant : la religion ! Devant ce sujet, l’on se laisse facilement emporter par le chauvinisme. Chacun tire le drap de son côté, peu importe si l’autre a raison ou non. Personnellement je suis très réservé sur cette question. Dieu, Allah… je refuse de m’y prononcer publiquement, pour peur « d’insulter » l’autre. Partout au Tchad, la population est consciente des années sombres qu’a connues le pays (surtout la guerre civile de 1979). Aujourd’hui les tchadiens sont plus que déterminés à tourner cette page de l’histoire et aller de l’avant.
Ne connaissant pas le coran et non plus assez la bible, je ne cherche pas à entrer dans la guerre des religions. Trois attentats terroristes en un mois ? C’est à y penser et surtout sérieusement. Les autorités tchadiennes en accord avec les chefs religieux ont trouvé utile d’interdire le port de la Burqua, cette robe longue qui couvre la femme du pied à la tête laissant simplement ses yeux. Dans la capitale tchadienne les forces de l’ordre auraient retiré sur le marché cette tenue. Le turban, chez les hommes fut interdit également.
Ainsi donc, il y’avait eu une vague de protestation de la part de certaines personnes qui pensent que cette loi est nulle et non avenue. Force est de constater que l’application de cette loi (comme la plus part) au Tchad n’a pas eu effet, ici à la capitale et pire en province. Même si le port de la burqua est intimement lié à la religion musulmane, je pense que les faits sont là et il faut les admettre. S’abstenir du port de cette tenue pour un temps, si peu soit-il afin de régler ce problème sécuritaire n’enlèvera pas notre foi.
L’habit fait le moine ?
Ce samedi 11 juillet 2015, au environ de 9 heures du matin (heure d’Afrique centrale), un homme habillé en femme se cachait sous la burqua avec une ceinture d’explosifs. Il marchait tranquillement au grand dam de tous vers son lieu de prédilection, le marché central de N’Djamena avant de se faire exploser à un poste de contrôle, juste à l’entrer du dit marché. Il emporte avec lui, une fois de plus des pauvres innocents : 18 morts et plus de 70 personnes blessés… Imaginons un seul instant si l’homme de la burqua, déguisé en femme parvient à entrer au marché… nous serions aujourd’hui témoins d’une hécatombe.
Cette situation tragique qui se passe au marché centrale de la capitale tchadienne montre à suffisance qu’il ne faut surtout pas prendre avec légèreté les mesures sécuritaires. La burqua est interdite au Tchad et on doit l’admettre. Personne n’est né avec un habit sur son corps ! Ceux qui s’opposent à cette interdiction doivent comprendre que l’habit ne fait pas le moine. A bon entendeur…
Boko Haram sort du silence…
Les attentats de N’Djamena ont laissé planer de doutes sur les auteurs. Ce mercredi 8 juillet 2015, un mois environ le premier attentat de Ndjamena, BokoHaram, par le biais de Twitter a revendiqué le double attentat-suicide du 15 juin 2015 à N’Djamena (nous rappelons que cet attentat avait fait plus de 40 morts) :
« Le frère Abou Hamza al-Ansari et le frère Abu al-Sadiq al-Ansari ont mené deux opérations martyres avec deux ceintures d’explosifs contre l’académie de la police et le commissariat central de la police dans la capitale tchadienne, N’djamena. Nous demandons à Allah d’accepter nos frères parmi les martyrs ». Cette revendication, bien que tardive laisse croire que le Tchad n’est pas à l’abri et toutes les mesures de sécurités doivent être rigoureuses.