L’institut français du Tchad a accueilli ce mardi 11 juin 2019 dans son jardin la cérémonie d’ouverture de l’exposition photographique « Découvrir son identité et faire découvrir à l’autre », fruit de travail de recherches du chorégraphe tchadien Yaya Sarria et de la danseuse et comédienne Franco-tchadienne Nanyadji Ka-gara.
C’est dans un monde en perpétuel mouvement où l’image joue un rôle de premier plan que nous faisons face ces dernières années. Conscient de cette importance et aussi par devoir de mémoire de mettre les valeurs culturelles du Tchad sous les projecteurs que Yaya Sarria et Nanyadji Ka-gara sont allés puiser au fond des terroirs du Tchad notre identités à travers quelques clichés. Les deux artistes se sont livrés à un exercice complexe, celui de répertorier les richesses culturelles de toutes les différentes ethnies du Tchad, aller à la rencontre des ainées, des sages et des protecteurs de la culture traditionnelle, ainsi que d’historiens, de personnes compétentes pour rendre compte de toutes ces richesses. Cependant il faut noter que Tchad est large et son peuplement très diversifié, ce qui implique une course de très longue haleine que leurs vies réunis ne suffisent à terminer le travail.
Ouvrant la cérémonie, le directeur délégué de l’Institut français du Tchad, Pierre Muller se montre enthousiaste du résultat du travail de recherche de Yaya Sarria et Nanyadji Ka-gara: “Le travail de ces deux artistes est remarquable pour prendre le contre-pied de tous les discours identitaires, parce que le leur est humanitaire. Le regard est artistique et basé sur le savoir et la bienveillance”, dit-il.
La quête de l’identité culturelle du Tchad est au centre des politiques actuelles, pendant le pays, la région, voire même le monde fait face à toutes les crises identitaires à travers des affrontements communautaires parfois violentes, Yaya Sarria et Nanyadji Ka-gara cherchent, quant à eux de donner du souffle à leur pays. Ils parlent de la diversité culturelle pour rassembler et non pour diviser.
“Notre source d’inspiration est le Tchad, les tchadiens. Nous souhaitons que le Tchad soit sur les lumières, parce que ce pays a énormément de choses à partager. Notre richesse culturelle est immense”, lance la comédienne Nanyadji Ka-gara.
Le projet ‘Découvrir son identité et faire découvrir par l’autre’ a vu le jour à la suite d’une recherche sur un masque tchadien. Il s’agissait à ce moment-là de chercher à découvrir l’histoire, les rituels de danses et de chants qui accompagnaient ce masque. Cette quête prenait son sens dans la volonté d’emprunter dans les diversités culturelles du Tchad une démarche de création artistique.
“Pour nous, Yaya Sarria danseur et chorégraphe tchadien, et Nanyadji Ka-gara, danseuse et comédienne franco-tchadienne, le fait de faire partie d’une nation tchadienne en plein devenir, riche de par la pluralité de ses populations est une source d’inspiration dans nos vies d’artistes. Fiers de nos métissages respectifs peul, kabalaye et sara, notre but est de contribuer au rayonnement culturel du Tchad par la connaissance et la promotion des coutumes, rites et portraits de différentes ethnies du Tchad”, conclut Yaya Sarria.
A computer scientist trained at HEC TCHAD, Zyzou was a computer graphics designer and then in charge of publishing at Editions Sao (a book publishing house) for five years (until 2015). Activist blogger. Youth ambassador of UNFPA Chad. Member of the Youth Council (US Embassy Chad). In charge of cultural affairs at the Chad Plus association, which led him to make several trips to Tunisia, Indonesia and Senegal. Very concerned by human rights issues, he left everything to study law in 2015 (Faculty of Legal and Political Sciences at the University of N’djamena).