« Ma vie dans la misère ». Condition de vie des PDI sur le site de Faladiè

Site de Faladiè Grabal. L’appellation “Grabal” en Bambara et “marché à bétail” en Français, les personnes déplacées se trouvent au beau milieu de ce dit marché à bétail entre les humains et les animaux. © Voice4Thought Académie
Ce texte est un résumé de la recherche de master de Mariam Kassambra intitulée ‘Problématique de l’éducation des enfants des personnes déplacées internes à Bamako cas du site de Faladiè’, avec lequel elle a obtenu son diplôme à l’Ecole Normale Supérieure de Bamako (ENSup). Kassambra travaille à la Voice4Thought Académie au Mali, et les données recueillies lors des enquêtes de terrain menées par l’Académie, elle a intégré dans son étude.

La crise de 2012 a impacté un déplacement massif de la population du centre du Mali, Mopti, vers certaines régions du pays en plus du district de Bamako spécifiquement. Dans le district de Bamako, les personnes déplacées internes se trouvent dans quelques sites reconnus par l’Etat maliens qui sont entre autre : le site de Faladiè Grabal, le site de Sogoniko, le site de Niamana, le site de Senou.

En Mai 2023, l’unité de recherche de Voice4Thought Académie Mali a mené une recherche sur le site des PDI de Faladiè Grabal, au sud de Bamako. Ce site regroupe les PDI venant de toutes les régions du Mali et les réfugiés venant d’autres pays comme le Burkina Faso. Durant l’étude, l’objection était de comprendre les conditions de vie des personnes déplacées internes sur le dit site.

Tout d’abord, les PDI qui ont quitté leurs localités d’origines pour trouver refuge  à Bamako sont confrontées à d’autres réalités différentes. Ces personnes vivent dans des conditions difficiles sur plusieurs plans (économiques, sociales, psychologiques). Leurs intégrations sociales seraient difficiles sur ces sites, notamment le problème linguistique et la méfiance des PDI face à la communauté d’accueil et surtout l’exclusion.

L’activité professionnelle menée par les hommes sur le site des PDI de Faladiè

L’enquête a démontré que nombreuses des personnes déplacées internes sur le site de Faladiè précisément les hommes ont perdu leurs premiers emplois à leur arrivée à Bamako.  L’activité professionnelle menée par les hommes avant leurs arrivées était l’élevage, l’agriculture, la pêche et le commerce. Cependant, à leurs arrivées, certains ont changé directement de profession, d’autres sont restés dans la même activité professionnelle, par contre, certains ont totalement perdu leurs emplois.

Selon Diallo A., personne déplacée interne venue de la région de Douentza dans le village de Boni, commerçant, âgé de 35 ans nous confirme ceci dans ces propos :

« Avant lorsque que j’étais dans mon village à Boni, je faisais l’agriculture et l’élevage, je ne gagnais pas assez, mon revenu est différent de mon arrivée à maintenant, car avant j’étais dans ma famille, j’avais de l’argent, mais maintenant j’ai tout perdu je suis là uniquement à attendre les aides venant d’autres personnes. »

C’est ainsi qu’ils ont mis en place des moyens pour pallier leurs difficultés financières par rapport à la mise en place des tontines une somme de 250F et de 500F. L’argent de la tontine qui est de 250F, est utilisé pour l’entretien de la toilette, et quelques petits entretiens du site. Pour les 500F l’argent est utilisé pour des cas sociaux à savoir si une personne se trouve dans l’incapacité de satisfaire ses besoins vitaux.

L’activité professionnelle menée par les femmes sur le site des PDI de Faladiè

Il est important de noter que les femmes qui sont le site de Faladiè Grabal sont à la charge des dépenses familiales. Ils vivent par le ramassage des déchets du site en compagnie de leurs enfants. Selon les réponses recueillies durant l’enquête, les femmes nous confirment qu’elles sont en charge des dépenses familiales, la nourriture, les frais de scolarité et les prises en charge sanitaires sont à la charge des femmes.

Selon Barry O., femme déplacée de Mondoro nous affirme ceci :

« Nous sommes venues ici il y a deux ans de cela, très tôt le matin à 06h00, nous et nos enfants on sort pour aller vers les ordures et chercher des bidons et des fers usés de faibles densité, si on parvient à vendre cela, dans la journée on peut gagner 1000F ou 1500F c’est ainsi qu’on se débrouille pour vivre. »

Il est important de noter qu’au cours de cette recherche de gagne-pain, elles sont victimes de plusieurs maux à savoir : les cas de viol, de maladie, d’accident, voire des cas de marginalisation.

Il faut reconnaître que certaines d’entre elles ont bénéficié des formations sur la conservation du lait, et d’autres petites formations sur la transformation du sorgho. Elles bénéficient des aides venant des du gouvernement et de quelques ONG, mais cela s’avère insuffisant pour ces femmes, elles préfèrent ajouter la vie de l’ordure à celle de leurs vies normales.

Hébergement sur le site

Durant notre recherche, nous avons vu que les PDI ont également des difficultés par rapport à leurs hébergements, ils vivent dans des petites tentes qui peuvent prendre 5 à 10 personnes. Comme le confirme Tolo A., ménagère 35 ans, PDI venant de Mondoro,  nous confirme ceci :

« Deux familles peuvent se retrouver dans une même tente, on a cette difficulté, si on pouvait résoudre cela, ça serait bien. »

A quand la fin de cette misère ?

 

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