La culture et la connaissance comme armes contre la radicalisation au Sahel

Policy brief suite à la rencontre v4T@Dakar, 15-18 novembre 2017

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Résumé

La tendance de plus en plus fréquente de radicalisation des jeunes du Sahel, conduisant souvent à la violence, est au centre des préoccupations stratégiques. Les mesures prises pour juguler cette radicalisation ont été en grande partie unidimensionnelles et favorisent plutôt une approche militaire. Il en a résulté, jusqu’à présent, une aggravation de la violence et encore moins de contrôle. Existe-t-il une approche alternative ou complémentaire? Si oui, afin de formuler une telle approche, il est nécessaire d’écouter les jeunes radicalisés eux-mêmes. Les tentatives dans ce domaine n’arrivent généralement pas à atteindre les jeunes les plus vulnérables qui vivent habituellement dans les banlieues ou dans les zones rurales et reculées. Afin d’atteindre ces jeunes et développer une alternative à la radicalisation, nous proposons d’utiliser la culture et la connaissance comme des outils particuliers adaptés pour développer le dialogue, créer des alternatives et faire en sorte que les jeunes se sentent écoutés et acceptés comme des citoyens à part entière. Il s’agit de la première étape vers une stratégie inclusive contre la radicalisation. La deuxième étape concerne le partage des connaissances sur le sujet : qu’est-ce que la radicalisation et pourquoi certaines personnes choisissent-elles cette voie? La recherche indique qu’il existe de nombreuses pistes qu’on peut explorer. Qu’est-ce que les jeunes eux-mêmes ont-ils à dire et quelles sont leurs solutions? Cette note d’orientation reflète certaines des opinions et idées formulées dans des films, des documents, à travers la musique et l’art pendant les débats lors des « Rencontres internationales V4T @Dakar » qui ont eu lieu du 15 au 18 novembre 2017.

La radicalisation et le Sahel

Rencontres V4T@Dakar
Cette brève note d’orientation est le résultat de discussions, de réalisation de films, d’écriture de musique, d’élaboration de textes, de création artistique et poétique (slam) avec et entre des jeunes de Dakar, des invités de différents pays d’Afrique de l’Ouest et du Centre ainsi que des Pays-Bas. C’était lors des rencontres tenues à Dakar du 15 au 18 novembre 2017. Ces rencontres avaient pour but d’entamer la discussion avec les jeunes de la région sur le thème de la radicalisation. Tous les pays du Sahel sont touchés d’une manière ou d’une autre par la radicalisation violente, qui a souvent une connotation religieuse. Cependant, ce qui est apparu lors de ces discussions à Dakar, c’est que les forces derrière ces expressions radicales violentes peuvent tout aussi bien être retournées et devenir des forces positives pour le changement social. Comment peut-on exploiter cette énergie radicale, la détourner des sentiments de frustration et de désespoir qui aboutissent à la violence, et créer à leur place un élan pour le changement social? Nous ne pouvons pas nous permettre d’attendre encore cinq ans pour entamer un véritable dialogue avec les jeunes, qui pourraient entre-temps décider de rejoindre les radicaux violents.

La radicalisation, une force positive?
La radicalisation est devenue un ‘terme à la mode’, désignant les propensions à la violence de certains groupes religieux dans le Sahel et ailleurs dans le monde. Toutefois, la radicalisation en soi n’est pas nécessairement violente ou religieuse. Elle peut être associée à des idéologies pacifiques – ou, par exemple, comparable à d’autres phénomènes comme le végétarisme. Des cas historiques montrent que la radicalisation peut être une force purement positive dans la société. Elle a très souvent été associée au désir de changement social, politique et économique. Sous la violence de nombreux jeunes, il pourrait bien se cacher le désir de changement social et politique. Toutefois, la violence croissante au Sahel n’a pas conduit à un retour à cette compréhension des différentes causes de la radicalisation. Au contraire, le lien entre la radicalisation, la religion et la violence est devenu plus fort et plus difficile à contrer. Les mesures prises sont multiples. Il s’agit, entre autres, de développer un contre- discours tout en créant des emplois. Mais il semble que, ces dernières années, l’option militaire ait pris le dessus.

Demander un changement radical suppose également la critique de l’ordre établi. Ce qui provoquera toujours une contre – réaction de l’establishment, et la violence peut rapidement résulter de cette réaction si les causes profondes ne sont pas reconnues à temps.

D’un certain point de vue, les jeunes ont toujours été des radicaux car ils sont encore dans le processus de devenir des Hommes, de trouver leur voie, et faire des choix sur la façon de vivre leur vie. Nous devons comprendre cette phase de liminalité et y mettre davantage l’accent que nous ne le faisons actuellement. Si nous ne faisons pas cet effort, nous ne saurons jamais quels facteurs peuvent fonctionner comme forces contraires ou canaux alternatifs à la radicalisation violente qui découle de la négligence des préoccupations des jeunes.

Situation au Sahel
Le fait que la situation sécuritaire au Sahel devienne incontrôlable est très préoccupant. La « lutte contre le terrorisme » semble avoir du succès à première vue, mais les courants sous – jacents des groupes radicaux sont encore très forts. Le cas du Mali central, où presque tous les jours de nouvelles attaques sont signalées et où les militaires sont accusés de discrimination, de stigmatisation et autres abus contre certains groupes ethniques, montre que nous sommes confrontés non seulement à la radicalisation des jeunes en termes religieux et violents, mais aussi à celle des jeunes militaires en termes racistes. En outre, la radicalisation de la jeunesse est également menée à travers les médias sociaux et peut difficilement être combattue. Une émotion importante poussant à l’action et à la réaction dans cette situation chaotique est la peur. En faisant l’inventaire des actions entreprises, l’on se rend compte que la dimension militaire est importante. La plus grande partie des contributions financières et matérielles de l’UE, des Etats-Unis, ainsi que de l’Union africaine et des gouvernements africains ont pour but de soutenir une intervention militaire, les activités de développement ne venant qu’au second plan. Les forces du G5, le gouvernement national et la MINUSMA semblent avoir opté pour cette logique. Toutefois, la violence engendre inévitablement plus de violence.

Nous ne pouvons pas nier que la situation est complexe et que le rôle des organisations criminelles internationales ainsi que les flux internationaux de capitaux, d’armes, et de populations jouent un rôle crucial dans tout ce processus. La réponse répressive est peut-être nécessaire. Mais nous sommes tout aussi sûrs qu’une approche prenant la jeunesse comme point de départ pourrait être plus fructueuse à long terme et est beaucoup mieux apte à concevoir, pour ces jeunes, un avenir de citoyenneté et de responsabilité.

La jeunesse
Dans les pays du Sahel, les jeunes de moins de 35 ans constituent 70 à 80% de la population. Il s ́agit d ́une jeunesse multiple, autrement dit, un groupe loin d ́être homogène. Il est constitué aussi bien de riches que de pauvres, de personnes bien instruites que d ́analphabètes, etc. Le fait est que la majorité des jeunes d’Afrique vivent dans la pauvreté, ont un accès limité à toute forme d’éducation, et sont souvent au chômage. Ils peuvent être définis à la fois comme des facteurs de risque que comme des facteurs d ́opportunité pour l’avenir. Dans les discussions autour de la radicalisation, ils ont été définis principalement comme des facteurs de risque. Les rencontres V4T de Dakar ont tenté de changer le débat et d’ouvrir de nouvelles perspectives. Comment peut-on vraiment atteindre ceux qui pourraient être classés comme « jeunesse oubliée»? Il est étonnant de voir combien de créativité et d’innovation on peut voir dans les banlieues en Afrique. Toutefois, les jeunes ont peu ou pas de plate-forme pour s’exprimer. Un des grands problèmes auxquels sont confrontés la plupart des jeunes vivant principalement dans les zones périphériques est qu’ils se sentent abandonnés par l’état. Cet abandon n’est pas seulement un risque dangereux, mais aussi une opportunité manquée. En effet, l’Etat perd la possibilité d’orienter ces jeunes et leur énergie pour faire partie de la société et jouer un rôle de citoyens «conscients». En Afrique, cette jeunesse oubliée n’est pas invitée aux forums organisés à différents niveaux : local et international. Les jeunes qui participent à ces forums viennent le plus souvent de l’élite. Ils sont bien formés et sont issus de familles relativement aisées. Ils ont peu de liens avec la grande majorité de la jeunesse africaine. Toutefois, il existe un groupe spécial qui peut être une cible pour le changement de politique. Ce groupe, qui est beaucoup plus proche de la jeunesse oubliée et qui vit avec elle, est constitué d’innovateurs radicaux. Il s’agit de cette frange de la jeunesse oubliée qui a su en quelque sorte tirer son épingle du jeu, acquérir des compétences pour devenir des citoyens actifs, pour devenir dans certains cas de jeunes leaders dans leurs communautés.

Art
La culture urbaine et celle des jeunes sont centrales dans la vie de la jeunesse oubliée. Le Hip -hop est reconnu comme étant une forme importante d’expression, un moyen d’échanger des idées et des émotions, et une forme de réconciliation à travers la musique (le rap), la poésie (le slam), le design (les graffitis) et la danse. L’art offre une opportunité de langage pouvant aider à atteindre la jeunesse oubliée. C’est là une des conclusions particulièrement singulières des Rencontres V4T@Dakar.

Points à prendre en compte pour des politiques alternatives vis-à-vis des jeunes

Notre point de départ est que la radicalisation chez la plupart des jeunes n’est qu’une demande positive d’attention à leurs situations et qu’elle regorge d’énergie positive pour le changement. Les différentes actions et interactions au cours des Rencontres V4T@Dakar offrent de nouvelles perspectives et idées débouchant sur des moyens alternatifs visant à faire face à la situation actuelle dans le Sahel, à atteindre les jeunes et échanger avec eux sur les notions de radicaux / de radicalisation.

1. Jeunesse oubliée: prendre en compte l’hétérogénéité de la jeunesse
Les jeunes ne forment pas un groupe homogène. Les différences entre eux, quels que soient leurs lieux d’habitation (zones rurales ou urbaines), leur sexe (homme ou femme), leurs niveaux d ́éducation, de richesse et d ́initiative, doivent être prises en compte dans nos politiques. Chacun de ces groupes peut avoir des besoins différents et donc exiger une approche adaptée à sa situation.

2. Discuter des concepts et de leur utilisation en concertation avec, et non pas, en l’absence des jeunes.
Ce que nous avons appris lors des Rencontres V4T@Dakar, c’est que nous parlons beaucoup trop souvent des jeunes qui se radicalisent, sans pour autant prendre la peine de les écouter. Par conséquent, une des premières leçons que nous devons prendre en compte dans notre pratique de politique et de décision est d’essayer de nous approcher le plus possible des groupes dont nous parlons. Les jeunes que nous avons rencontrés à Dakar n’avaient jamais entendu parler de la discussion autour du thème du risque de radicalisation les concernant.

3. L’importance des échanges (régionaux) entre les jeunes
Ceci est également ressorti clairement par rapport aux questions de radicalisation et de sécurité. Dans la recherche de solutions aux problèmes se rapportant à la radicalisation, il ne peut jamais y avoir une seule mesure pour tous les contextes. Apprendre de différents contextes aide à mieux comprendre sa propre situation. Ce que nous avons appris des Rencontres V4T@Dakar, c’est que les échanges sont importants, voire critiques, et que la diversité régionale doit être prise en compte dans l ́élaboration des politiques (ce qui n’est malheureusement pas toujours le cas).

4. Comprendre les mentalités et les contextes de radicalisation
La radicalisation est vue comme une évolution chez un individu. Toutefois, cela a toujours lieu dans un contexte spécifique. Comprendre ce contexte et comment il est perçu par la jeunesse est primordial pour appréhender la violence et la radicalisation. Il est très important de faire en sorte que les jeunes prennent conscience de l’environnement dans lequel ils vivent et des itinéraires possibles qu’ils peuvent suivre face à cet environnement. Cette sensibilisation doit être contextuelle étant donné que les possibilités d’une région ou d’un pays peuvent être tout à fait différentes les unes des autres.

Ce que nous avons appris lors des Rencontres V4T@Dakar, c’est que nous parlons beaucoup trop souvent des jeunes qui se radicalisent, sans pour autant prendre la peine de les écouter. Par conséquent, une des premières leçons que nous devons prendre en compte dans notre pratique de politique et de décision est d’essayer de nous approcher le plus possible des groupes dont nous parlons. Les jeunes que nous avons rencontrés à Dakar n’avaient jamais entendu parler de la discussion autour du thème du risque de radicalisation les concernant.

5. La sensibilisation par rapport aux risques pouvant conduire à la radicalisation
Il est important que les populations soient conscientes des risques possibles qui contribuent à la radicalisation. Il est évident que ces risques sont multiples. Mais nous pouvons apprendre en nous appuyant sur les expériences des autres. Une telle prise de conscience doit avoir lieu aussi bien parmi les adultes que parmi les jeunes.

6. La radicalisation est une énergie pouvant être utilisée à des fins positives
Le discours sur la radicalisation met trop d’accent sur les propensions des jeunes à la violence et au terrorisme. Il est nécessaire de changer cela en un discours sur l’esprit d’entreprise, l’énergie positive, la créativité et les opportunités. Les radicaux font partie de la société. Ils l’ont toujours été, et ils sont une force importante dans le changement social positif. Une demande de changement n’est pas en soi une force négative. La question est de savoir les moyens par lesquels ce changement doit avoir lieu. Nous avons besoin non seulement d’un discours qui reconnait le besoin de changement et qui est ouvert aux préoccupations des jeunes, mais aussi d’un discours qui formule de tels changements en d’autres termes que la violence et le terrorisme.

7. L’utilisation de formes artistiques
L’art est un excellent moyen pour exprimer les préoccupations des jeunes en plus d’être un moyen que les jeunes eux-mêmes peuvent utiliser. Le taux d ́abandon scolaire est trop élevé parmi les jeunes des périphéries urbaines. Pourtant ces jeunes ne manquent pas d’intelligence. Toutefois, s’ils n’apprennent pas les compétences qui leur permettront de vivre dans la dignité et de s’exprimer de manière constructive, ils auront tendance à prendre le chemin de l ́immigration ou celui d ́actions criminelles.
En général, il doit y avoir beaucoup plus de place pour la créativité des jeunes et un accent spécifique sur la création et la promotion de plateformes pour une telle créativité (la musique, le slam, le journalisme citoyen, l’art, la danse, le théâtre).

10. Connaissance et informations factuelles
Il y a un manque de connaissance crucial par rapport à ce qui se passe réellement dans les zones périurbaines de Dakar et d’autres grandes villes d’Afrique de l’Ouest et du Centre. Les histoires et les récits sur les banlieues, y compris ceux sur la radicalisation et la criminalité, ne sont pas toujours basés sur des faits fiables.

Recommandation(s) concrète(s)

Tous les points ci-dessus mentionnés conduisent à une recommandation centrale:

Initier un véritable dialogue avec les jeunes et leurs parents en mettant en place des centres de formations / de compétences alternatives dans les zones péri-urbaines ainsi que les zones rurales éloignées.

Centres culturels / de connaissances

  1. Organiser des formations et des rencontres (entre les jeunes dans toute leur diversité(sexe, âge, éducation, etc.), les décideurs politiques, les ONG, les représentants de l ́Etat, etc.) dans les zones péri-urbaines et rurales éloignées. C ́est là qu ́on trouve les jeunes qui sont déjà en voie de radicalisation.
  2. Cette éducation et ces rencontres devront permettre aux jeunes de mieux s’exprimer, de formuler leurs problèmes, de trouver la dignité dans ce qu’ils sont, et de développer une identité qu’ils peuvent défendre auprès des autorités. Cela les préparera également à une participation véritable à la prise de décision. L’éducation portera alors sur les compétences culturelles et sociales, sur les voies et moyens de garder plus viable l’environnement (urbain), etc.
  3. Une partie de l’éducation a pour but de comprendre la radicalisation comme étant une force positive et de la changer en un discours sur l’esprit d’entreprise, l’énergie positive, la créativité et les opportunités. Cela devrait faire partie des plates-formes d’éducation.
  4. Pour l’organisation de cette éducation et des rencontres, il faudra cibler en particulier les principaux acteurs de la jeunesse innovante, positivement radicalisée, comme les musiciens, les leaders culturels et les artistes en général.
  5. Aux Pays-Bas, le concept de buurthuis (centre communautaire) peut être une source d’inspiration pour installer des centres qui mettront en œuvre cette idée sur l’éducation. Le centre G-HipHop à Dakar en est un exemple.
  6. Au niveau des gouvernements, il faut créer un lobby pour l’enseignement professionnel. Actuellement, cet espace est de plus en plus occupé par des ONG internationales qui ne donnent des financements que pour de courtes périodes de temps et qui sont principalement en contact avec les jeunes hautement qualifiés et rarement avec la jeunesse oubliée. De plus, c ́est bien à l’état qu ́incombe cette responsabilité.
  7. Les zones péri-urbaines peuvent profiter grandement de formes alternatives d’éducation. Créer des espaces verts et nettoyer les quartiers sont par exemple des actions qu ́on peut ajouter aux formes alternatives d’enseignement et de collaboration. De telles actions sont déjà entreprises par des individus dans des centres culturels tels que le G Hip-Hop. Ce genre d’activité peut être intensifié à partir de ces exemples.

Les Rencontres V4T@Dakar servent de modèle, mais ont besoin d’être développées davantage

  1. Les Rencontres V4T @ Dakar ont atteint différents groupes de jeunes dans les quartiers périurbains – aussi bien les jeunes hautement qualifiés que la jeunesse oubliée. Les concerts étaient des moyens particulièrement importants pour atteindre la jeunesse oubliée. Ces concerts doivent être également utilisés comme des plateformes pour initier des discussions. Le hip-hop ainsi que le rap sont des genres qui ont le pouvoir de divertir et de sensibiliser en même temps (voir l’article paru sur le site Oneworld.nl). Les initiatives de type Rencontres V4T@Dakar devraient non seulement être étendues aux enfants des écoles primaires et secondaires, mais également essayer d ́atteindre les jeunes ayant abandonné l’école. Un développement poussé de l’école alternative, comme les Rencontres V4T@Dakar, s’avère donc nécessaire.
  2. Les rencontres V4T@Dakar ont également créé un carrefour où les décideurs à différents niveaux – national, international, des ONG, de l’état – ont pris connaissance des problèmes « réels » dans les quartiers en assistant aux expressions artistiques et aux projets de journalisme citoyens qui ont été réalisés. Cela devrait être développé davantage. Il est important de mettre en place une structure plus permanente (même légère) pour faciliter ces rencontres.
  3. Le rôle des TIC comme outils de facilitation, d’information et de sensibilisation devrait être davantage exploré. Les jeunes, et surtout la jeunesse oubliée, sont très à l’aise avec ces moyens modernes de communication.
  4. Lors des rencontres V4T@Dakar à l’Ambassade des Pays-Bas, nous avons été émerveillés par les belles idées des jeunes de Guédiawaye et de Pikine. Ils ont présenté leurs projets pour reverdir leur environnement, leurs projets de DJ, les chansons qu’ils créent, leurs idées par rapport à l’éducation. Il s’agit là probablement de la chose la plus importante à faire le plus tôt possible : mettre en relation tous ces jeunes et leurs projets, et surtout, les soutenir afin qu’ils puissent se rejoindre et partager des idées. Il est possible qu’ils aient déjà des solutions aux problèmes de leurs collègues jeunes qui ne savent pas vers qui se tourner.
  5. Les jeunes de Dakar ont plaidé pour une meilleure information sur leurs conditions de vie. Cela pourrait faire partie des produits qu’ils fabriquent pour leurs propres quartiers, fournir la bonne information aux décideurs pour que ces derniers puissent baser leurs politiques sur des faits « réels ».

En conclusion

Parler de la jeunesse et de la radicalisation à partir de l’extérieur repose en grande partie sur un discours de violence, de terrorisme et de réponse militaire. La clé pour aller de l’avant et favoriser une citoyenneté responsable et engagée chez les jeunes est d’écouter attentivement leurs préoccupations, de faciliter l’interaction avec et entre eux, et de dévier leur énergie abondante vers un changement positif.

Sources consultées

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https://www.researchgate.net/publication/309732865_Understanding_Radicalisation_Review _of_Literature [accessed 7 February 2018].

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Schmid, Alex P. 2013. Radicalisation, de-radicalisation, counter-radicalisation: A conceptual discussion and literature review. ICCT Research Paper (International Centre for Counter- Terrorism), The Hague.

UNDP. 2016. Preventing and responding to violent extremism in Africa: A development approach. United Nations Development Programme Regional and Multi-Country Project Document. Available at:

http://www.undp.org/content/dam/undp/library/Democratic%20Governance/Local%20Gover nance/UNDP_RBA_Preventing_and_Responding_to_Violent_Extremism_2016-19.pdf

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